هدية للمدافعين عن كلاب الداخلية في مصر
Paris, le 20.02.05
Cher Amon, bonjour,
Avant tout, je vous remercie du fond du coeur à trois titres :
D'abord, pour votre excellente traduction, ensuite, pour vos réflexions fines et intéressantes, enfin pour votre loyauté. Vous reconnaissez la discrimination religieuse en Egypte, à la différence des hommes politiques,des journalistes et autres intellectuels qui nient en bloc le problème copte pour mieux opprimer les non musulmans.
Votre nom me plaît beaucoup. Tous les croyants, juifs, chrétiens et musulmans, terminent leurs prières par le même mot: "Amen", mot qui dérive d'Amon, le Dieu caché ou invisible de l'antiquité égyptienne.
Je serai particulièrement heureux si un arabisant acceptait de traduire mon livre qui ne parle pas seulement des Coptes et qui intéressera aussi les jeunes musulmans qui ignorent tout de leurs ancêtres coptes.
Sur la couverture du livre, l'éditeur écrit: "L'ouvrage comporte aussi d'importants développements inédits sur l'origine et l'expansion de l'Islam, la politique de Byzance, les Croisades, la célèbre expédition d'Egypte de Bonaparte".
Je n'ai pas parlé de viol mais de rapt. Il s'agit de rapts de séduction dont sont victimes des filles coptes mineures. La police refuse d'enregistrer la plainte des parents à qui il est interdit de prendre contact et de revoir leur fille ainsi séduite. Vous imaginez le drame...
Mes sources n'émanent pas seulement des Coptes (Sélim Naguib, Elaph, 26 juin, 22 et 24 juillet 2003; Magdi Khalil, Elaph, 30 juillet 2003) ou de chrétiens orientaux tels Soleyman Youssef Youssef, Elaph, 27 juillet et 5 septembre 2003 mais aussi de musulmans honorables tels Ali Issa, Elaph, 6 juillet 2003; Achraf Abdel Fattah Abdel Qader, Elaph, 8 juillet 2003; Taher Marzouq, Elaph, 11 juillet 2003.
J'insiste sur le fait que la liberté religieuse , en Egypte, joue en sens unique.
La conversion à l'Islam est permise, encouragée, voir forcée, tandis que la conversion au christianisme est interdite et impitoyablement réprimée, voir sur Internet le témoignage de l'ex-musulman et néo-chrétien Ahmed Abaza, l'homme qui a révélé la vie cachée de l'ami de ses parents, le cheik Metwali Charawi (1911-1999).
Concernant les mariages mixtes, un Copte
orthodoxe ne peut, il est vrai, se marier avec une catholique dans sa propre église mais il peut le faire sans problème devant le Service de l'état civil (al Chahr al aqari)alors qu'aucun Copte ne peut faire célébrer son mariage avec une musulmane devant ce même Service.
Le refus, par les pouvoirs publics, de reconnaître officiellement le pogrom anti-copte d'El Kocheh et de punir les coupables est une honte pour le régime actuel qui a perdu toute sa crédibilité sur la scène internationale.
Je partage tout à fait votre analyse sur l'indivisibilité des souffrances ou encore sur l'interdépendance des choses.
La discrimination entre un Copte et un Musulman est souvent suivie par celle entre un Musulman et un autre Musulman.
Il faut que tous les opprimés et tous les offensés luttent ensemble comme en 1919.
Avec mes sentiments les plus cordiaux.
Magdi Sami ZAKI
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