Paris,le 1.04.05
Cher Ibrahim,
Merci de ton aimable réponse.

Je n'ai jamais prétendu qu'un musulman en tant qu'être humain soit un être méchant.

J'apprécie beaucoup la littérature arabe et j'ai toujours rendu le plus vibrant hommage aux libres penseurs musulmans, et tu le sais bien.

Je n'ai jamais contesté la liberté de conscience et le droit de chacun de changer de religion à sa guise.

Mais j'insiste de toutes mes forces sur la nécessité de respecter les principes fondamentaux de justice et d'équité.

D'abord l'islam ignore le principe de réciprocité. On encourage par tous les moyens la conversion à l'islam et on réprime avec sauvagerie le fait de quitter cette religion pour se convertir ,par exemple, au christianisme.

Dans le dossier ouvert par notre collègue Hakim al Raii, je me suis suffisamment expliqué sur le mépris affiché par l'islam au principe de réciprocité à l'égard des femmes, des non musulmans et dans les rapports entre Etats.

Ensuite, l'Islam politique entraîne en cas de conversion à l'islam ,la rupture avec la famille d'origine en violation totale des plus élémentaires droits d'humanité et de pitié.

Tu n'ignores pas le long calvaire des Coptes, minorité solitaire, désarmée et sans défense.

Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, ancien correspondant du journal "Le Monde" au Caire a décrit les traumatismes des Coptes en des termes saisissants :" ..la famille, la rue, le village ou la communauté copte entière encaissent le coup avec un léger frémissement, comme s'affole un instant, puis se reforme et repart le troupeau d'antilopes dans lequel le lion vient de prélever une proie", voir son ouvrage, Le Radeau de Mahomet, Paris, 1983, chapitre 5, p.143.

Cher Ibrahim, je te prie à nouveau d'imaginer en tant que père la douleur et le drame vécu par les parents à qui l'Etat islamique interdit de revoir son fils unique.

Bien à toi.
Magi Sami ZAKI