قال جماعات مسلحة قال، كأنه سيصدقكم أحد.
وهاي من صحيفة اللوموند الفرنسية اليومية (الصحيفة الأوسع انتشاراً في فرنسا)
http://www.lemonde.fr/proche-orient/arti..._3218.html
ولا سيما هذا المقطع الذي يسخر من رواية النظام المجرم.
LA "NARRATION" QUE LE POUVOIR CHERCHE À DIFFUSER
La petite manifestation à laquelle assistaient Gilles Jacquier et ses confrères était le fait de militants pro-régime, dans le quartier de Nouzha, un quartier entièrement alaouite, la confession du président Bachar Al-Assad. La zone est totalement contrôlée par l'armée et les chabiha, les milices civiles armées à la solde du pouvoir.
Bien que l'origine des tirs mortels soit inconnue, l'agence officielle syrienne Sana s'est empressée de les attribuer à "un groupe terroriste armé", sans attendre le résultat d'une enquête. La nature des tirs (RPG ou obus de mortier) est également incertaine pour le moment : elle n'est pas sans importance, dans la mesure où les déserteurs de l'Armée syrienne libre (ASL) sont équipés de lance-roquettes, plus rarement de mortiers, dont le maniement est plus compliqué.
Une chose est sûre en revanche : l'attaque dans laquelle Gilles Jacquier a trouvé la mort correspond parfaitement à la "narration" que le pouvoir syrien cherche à diffuser, celle de groupes armés qui attaquent une population acquise au régime de Bachar Al-Assad. Ce dernier continue de nier l'évidence, à savoir les manifestations pacifiques tout comme la répression de ses propres forces de sécurité, qui a causé plus de 5 000 morts en dix mois. La veille de l'attaque de Homs, deux observateurs koweïtiens de la Ligue arabe ont été légèrement blessés à Lattaquié, par des manifestants non identifiés, très probablement des chabiha.
Plusieurs pays arabes ont suspendu l'envoi d'observateurs, tandis que la mission est de plus en plus contestée. Incapable de mettre fin à l'effusion de sang, elle a été dénoncée comme une "mascarade" par un observateur algérien, Anouar Malek, qui a préféré démissionner plutôt que couvrir "le massacre" : "Ils n'ont pas retiré les chars des rues, ils les ont juste cachés et redéployés après notre départ, a-t-il déclaré sur la chaîne Al-Jazira. Les snipers sont partout et tirent sur les civils. Les gens sont enlevés, les prisonniers sont torturés et personne n'est libéré. Ceux qui sont censés être libérés et qui sont montrés à la télévision sont en fait des personnes qui ont été prises au hasard dans les rues."
Au bord du point de rupture, le régime syrien semble avoir décidé de profiter de la mission de la Ligue arabe pour jeter toutes ses forces dans une bataille de propagande destinée à convaincre la communauté internationale qu'il reste solidement accroché au pouvoir. Un mélange de communication et d'intimidation, qui a amené Bachar AL-Assad, quasi-invisible et muet depuis le début de la crise, à faire deux interventions publiques en deux jours.