Paris, le 7.02.05
Monsieur Al Safi,
Votre réponse a retenu toute mon attention.
Je rends hommage à votre courtoisie, à votre aptitude à discuter calmement, à votre savoir approfondi des textes et à votre esprit bien ordonné.
J'espère pouvoir répliquer à vos objections du 7 février en fonction de mon emploi du temps à l'Université.
1er point :
J'ai cité le récit pathétique de l'histoire des Compagnons qui ont opprimé le Prophète sur son lit de mort lui refusant de quoi écrire ses dernières volontés, comme il le leur demandait.
Et vous dites tout simplement que cet épisode
ne constitue aucune violation du saint Coran.
Ce n'est pas à vous, excellent connaisseur des textes coraniques, que je vais apprendre qu'il s'agit là, au contraire, de graves manquements au livre saint de l'islam.

1ère violation:
Allah ordonne aux fidèles d'obéir au Prophète. Il dit même :"Celui qui obéit au Prophète, obéit à Allah" (4,80).
Le Coran va plus loin encore puisqu'il prescrit :"Croyant ! croyez en Allah et en son apôtre" (4, 136; 7, 158; 24, 62; 48, 9; etc
0r, le Prophète supplie en vain ses Compagnons de lui donner de quoi écrire ses dernières volontés. Ils ont désobéi au Prophète, donc ils ont désobéi à Allah et au
Coran.
Cette désobéissance est gravissime pour trois raisons au moins :
1° Le Prophète est trés affaibli.
2° Le Prophète est sur son lit de mort.
3° Le Prophète voulait écrire un message destiné à préserver les fidèles de tout égarement, selon les propos relevés par Bukhari.

2ème violation :
Abou Bakr et Omar avaient l'habitude de se disputer vivement en présence du Prophète
:" Cela a été interdit par le Coran qui dit
Ho, les croyants ! N'élevez pas vos voix par dessus celle du Prophète, et ne haussez pas le ton comme vous le faites entre vous" (49, 2)(voir Asbab el Nezoul, Al Wahidi, p.402; As Souyouti, p.195).
Or, les Compagnons continuent à se disputer à haute voix en présence du Prophète, qui, souffrant et agonisant, a besoin du plus grand calme.

3ème violation :
Le Coran rend compte des invectives adressées par les Mecquois au Prophète. Exemples :"O toi qui a reçu le Coran d'en haut tu es un fou" (15, 6). "C'est un fou" (68, 51).
Les Compagnons, eux-mêmes, disent en présence du Prophète agonisant que l'apôtre d'Allah délire (Bukhari, t.2, p.178).
Bien cordialement.
Magdi Sami ZAKI
à suivre ..

.Coran