أبو غريب في أقسام حسني مبارك ..... تفووووووووووه بالقوي
من Lefigaro الفرنسية
logo FIGARO Fermer le fenêtre
Le blog du journaliste égyptien recense plusieurs vidéos de violences policières, dans un pays où la torture dans les commissariats est qualifiée de «systématique» par les organisations des droits de l'homme. .
.
L'arrestation de deux policiers après la diffusion d'une vidéo de torture sur un blog constitue une première victoire pour les cyberactivistes égyptiens.
IL A UN AIR de gendre parfait : physique de jeune premier, carrière prometteuse. Il fut capitaine dans la police à 29 ans. Pourtant, depuis deux semaines, Islam Nabih dort en prison. Le 3 mars, il devrait être jugé pour torture, avec un autre policier du commissariat de Boulaq, un quartier populaire du Caire. Un site Internet égyptien a mis en ligne une vidéo sur laquelle on voit les deux policiers infliger des sévices sexuels à un chauffeur de minibus. Ils risquent entre trois et dix ans de prison. La victime, Emad al-Kabir, vient quant à elle d'être condamnée à trois mois de détention pour « résistance aux autorités ». À l'époque de son arrestation, en janvier 2006, Emad al-Kabirl avait pourtant été relâché sans qu'aucune charge soit retenue contre lui, alors que, selon son avocat, il s'était interposé lors d'une altercation entre un proche et des policiers. Il a de nouveau été arrêté, il y a une semaine, après avoir porté plainte contre ses agresseurs et souhaité que son cas « fasse réfléchir les autres policiers ».
L'affaire a failli passer inaperçue, dans un pays où la torture dans les commissariats est qualifiée de « systématique » par les organisations des droits de l'homme. C'est le cas des maltraitances sexuelles, une pratique stigmatisée par l'écrivain Alaa el-Aswany dans son best-seller L'Immeuble Yacoubian (Actes Sud). Ces sévices restent en général impunis. Dans le cas d'Emad al-Kabir, un porte-parole du ministère de l'Intérieur a d'abord parlé d'« accusations sans preuve », avant de concéder que le ministère « se conformerait à la décision de la justice, quelle qu'elle soit ». Les autorités peuvent difficilement nier les faits, les policiers ayant eux-mêmes filmé leurs sévices avec un téléphone portable. Selon l'avocat d'Emad al-Kabir, la vidéo a ensuite circulé dans le quartier de Boulaq pour discréditer la victime et « servir d'exemple ».
Ce que les policiers n'avaient pas prévu, c'est qu'elle terminerait sur le blog du journaliste égyptien Wael Abbas, et qu'un quotidien indépendant, Al-Fajr, mènerait ensuite l'enquête. Membre en vue de la blogo-sphère égyptienne, Wael Abbas avoue qu'il ne s'attendait pas à ce que l'affaire prenne une telle ampleur. « Mon rôle consiste seulement à rendre les informations publiques et à appeler les gens à témoigner », précise le journaliste de 32 ans, dont le blog est écrit en dialecte égyptien pour « toucher le plus grand nombre et rappeler à mes compatriotes qu'ils ont des droits ». Un choix gagnant : de 30 000 visiteurs par mois fin 2004, le site dépasse aujourd'hui un million de connexions mensuelles.
Menaces anonymes
Wael Abbas n'en est pas à son coup d'essai. À la fin du mois d'octobre, il avait déjà diffusé des images d'agressions sexuelles de femmes dans les rues du centre du Caire, le jour de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du Ramadan. L'hystérie collective avait duré plusieurs heures, sans que la police intervienne. Malgré de nombreux témoignages, les autorités ont totalement nié l'existence de ces agressions.
Cette semaine, le blogueur a récidivé en mettant en ligne la vidéo d'une femme qui semble confesser un crime sous la torture, suspendue par les jambes à une barre de fer posée entre deux chaises. Le ministère de l'Intérieur a, cette fois, annoncé l'ouverture d'une enquête. Loin de se gargariser de l'arrestation de policiers, Wael Abbas, qui a déjà reçu, ainsi que sa famille, des menaces anonymes par le passé, s'inquiète des conséquences de cette affaire pour les cyberactivistes. « Ce qui se passe aujourd'hui peut constituer un tournant, bon ou mauvais », estime-t-il. Le régime peut commencer à avoir peur de notre action et faire plus attention ; mais il peut aussi s'attaquer à nous, par exemple en faisant passer une loi qui réprime plus sévèrement les activités sur Internet. »
D'autant que, avec l'effondrement du mouvement civil Kefaya (« Ça suffit ») qui fédérait les opposants de toutes tendances lors des dernières élections, les blogueurs se sentent de plus en plus seuls face au pouvoir. « C'est une lourde responsabilité, confesse Wael Abbas. J'ai eu le sentiment que les choses commençaient à bouger en 2005, mais je me rends compte aujourd'hui que nous avons été utilisés par la vieille génération d'opposants. Une fois les élections passées, ils nous ont laissés tomber. C'est aussi pour ça que je ne veux pas baisser les bras. »t
|